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Bahia / Ana Carla Maza, chant, violoncelle, piano
Musique audio
Edité par Persona Editorial ; L'Autre Distribution - 2022
'Bahia', Ana Carla Maza Bahia est le deuxième album studio d'Ana Carla Maza. Il s'ouvre sur 'Habana', hommage à la capitale cubaine, où elle est née il y a 26 ans, d'un père chilien, musicien luxuriant, Carlos Maza, et d'une mère cubaine, guitariste, Mirza Sierra. 'Cuba est un volcan', disait le père. 'La Havane est une folie', répond la fille. Bien sûr, La Havane, c'est le Malecon, ce boulevard en façade atlantique, qui reçoit les embruns des Everglades. Pourtant, la ville se love autour d'une baie, très fermée, protégée, sûre : la Bahia, partie arrière d'une Habana Vieja humaine, portuaire, cosmopolite, parcourue des mélanges qui ont essaimé de l'Afrique au Brésil. - - 'Bahia', le 2nd titre qui donne son nom à l'album est une ode à la 'Bahia', le quartier où Ana Carla passa son enfance, où elle a construit ses souvenirs en famille, entre 'Vendredi de la culture' et concerts de Silvio Rodrigues ou de Pablo Milanes. Ana Carla y traduit la folle sensation cubaine, 'avec' son violoncelle, 'ce meilleur ami', presqu'un jumeau, qu'elle saisit à bras le corps, et qui cède aux injonctions de mélanges : classique, son, jazz, jeu d'archet, pizzicato tranchant, et voix. 'J'aime trouver l'énergie de la vie, cette 'alegria', la joie. Et je suis transportée de curiosité !'. A l'occasion, elle glisse un clin d'oeil musical aux frères brésiliens, samba, bossa nova, etc
'Bahia', l'album, se promène en Amérique Latine : à côté de 'Huayno', basé sur un rythme et une danse quechua du Pérou, ou de 'Todo ira bien', imprégné de son cubain, Ana Carla transforme le tango d'Astor Piazzola, avec 'Tango pour un violoncelle solo', qu'elle a composé au départ pour un quartet à l'occasion de la célébration du centenaire du compositeur argentin. Les neuf titres, enregistrés en acoustique à Barcelone, de manière 'directe, simple, sincère en une seule fois, une après-midi a suffit". On ne dira jamais assez l'importance du présent. Il ne faut par exemple pas chercher de sous-texte au 'Petit Françai's. 'A un moment donné, j'étais à Paris, j'allais dans un café, le Saint-Régis et j'échangeais des lettres d'amour avec un garçon'. Voilà tout. 'Bahia' est un album post-pandémie. Le confinement de 2020 avait pris de court Ana Carla, titulaire d'un passeport 'surchargé'. Elle doit alors partir au Mexique, les frontières se ferment. 'Nous rentrons dans un état d'incertitude totale. Je me réveille en pleine nuit, je bouge doucement les pieds, une petite voix me dit : Todo ira bien, todo ira bien
'. Tout ira bien, et pour le dire, elle n'a pas cherché une poésie compliquée, mais du sentiment, 'por mucho que el pasado haya sido oscuro, miles de razones tienes para ser feliz'... 'Bahia', est un album libre, écrit par une jeune musicienne d'une remarquable appétence, pour qui prendre des risques est une nécessité artistique. Véronique Mortaigne